Donner c’est grandir

Voilà l’une des phrases qui prend véritablement son sens lorsque l’on donne réellement sans compter et sans rien attendre en retour.

J’ai souvent donné en étant déçu parce qu’inconsciemment ou consciemment je devais attendre quelque chose même si ce n’était pas mon intention car mes parents m’ont éduqué de la plus belle des manières en faisant les choses naturellement et simplement et je les en remercie. Ce qui change après ces quelques désillusions nécessaires pour grandir c’est que j’ai compris qu’en pensant d’abord à moi et à ma famille je serais beaucoup plus heureux avant de penser aux autres.

Didier est un copain rugbyman que j’ai rencontré il y a plus de 30 ans, nous avons partagé de nombreux moments le long des plages vendéennes avec de nombreux souvenirs d’été. Il fait partie de mes copains que je ne vois pas souvent mais tient une réelle place dans mon cœur car c’est toujours un plaisir de se retrouver avec le sentiment que nous nous étions quittés la veille.

Tout à commencé en septembre 2015, où Didier désire reprendre la course à pieds avec un semi-marathon mais sans réellement se fixer d’objectif en terme de date donc toujours un souhait qui reste une envie, un fantasme comme toute chose qui ne n’est pas planifiée.

Je lui propose de l’accompagner tant sur le plan alimentaire que sportif pour réaliser un de ces défis. Le défi est lancé, la date est fixée, la course est choisie, direction Getafe.

Je le conseille et suis dans un premier temps avec le programme de remise en forme Beautysané pour démarrer quelques semaines plus tard la préparation d’un programme alimentaire et sportif sur-mesure pour qu’il puisse reprendre la course avec l’objectif d’1h55.

Les semaines s’enchaînent, le plaisir de la course, du dépassement de soi commencent à naître, à se nourrir des efforts pour libérer de plus en plus d’endorphines, hormone du plaisir et anti-stress naturel du sportif.

Ravi du bonheur que j’arrive à lui procurer en l’accompagnant quotidiennement, fin novembre nous prenons la décision avec ma femme de partir à Madrid pour visiter en famille le temps d’un week-end prolongé cette nouvelle destination.

C’est également l’occasion de donner de mon expérience de course à pieds en faisant le pacer “surprise” (meneur d’allure) sur les 21,1 km en courant avec Didier en espérant le retrouver sur la ligne de départ car c’était ma plus grande angoisse de ne pas le retrouver parmi les 5000 participants. C’est le seul inconvénient des surprises.

7h15

Réveil très matinal pour un dimanche surtout que la nuit n’a pas été très bonne, sans doute l’effet surprise qui m’empêche de trouver le sommeil profond. Une pensée à mes copains et copines qui ont passé la nuit sur le raid Normand, je prends quelques nouvelles via notre groupe WhatsApp. Ensuite c’est l’heure du petit-déjeuner testé et approuvé depuis plus 1 an et demi avec 1 Energy Diet banane et quelques céréales. Les gourdes avec sport effort sont prêtes, le gel fait maison avec Sport effort et stick cola est également prêt. Nous partons avec mes premiers supporters fidèles ma femme et mon garçon.

8h00

Départ en famille pour rejoindre le train à la station Sol, direction Universitad de Getafe. 10 minutes de marche, 25 minutes de train et nous voilà arrivés sur le point de départ. Les coureurs commencent à arriver en nombre.

9h30

Je me rend compte qu’il sera difficile de lui faire la surprise totale donc je décide d’appeler Didier pour prendre de ses nouvelles et lui demande dans un second temps où je dois me placer et dans quel sas. Il met du temps par téléphone à réaliser, à comprendre que je suis venu après 1400km pour courir avec lui. L’émotion est grande, le plaisir d’une belle amitié est là.

10h00

Nous nous retrouvons dans le Parque de Castilla La Mancha à proximité du départ pour finir de se préparer, je rencontre en même temps la cousine de Célia et ses amis. Nous partons pour 15 minutes d’échauffement le long de l’Avenida de Don Juan de Borbón. Nous peaufinons la technique de course pour tenir l’objectif en prenant du plaisir.

10h34

Le départ est donné. Voilà 5000 coureurs lancés sur un faux plat descendant, nous partons sur une base de 5’00 au kilomètre pour tenter d’aller chercher 1h45. Les premiers kilomètres déroulent et la première balade 7km passe tranquillement en 35′. Nous attaquons alors la deuxième ballade, le rythme est maintenu mais Didier commence à payer les excès des fêtes suite à son retour à Roanne en famille. Le 12ème kilomètre marque le début de la baisse de l’allure pourtant nous croisons nos supporters avec le drapeau de la France mais le moral est entamé, nous réduisons la vitesse de quelques secondes en 5’20/km. L’entorse au programme alimentaire pourtant simple et pratique se paye cash.

11h43

Fin de la deuxième ballade. Nous entamons la dernière partie, les 1h45 sont désormais impossible, je le conseille comme je peux pour qu’il puisse tenir et finir en dessous des 1h55. 19ème kilomètre, le souffle est entrecoupé, les températures de janvier avec 17C n’aident pas à tenir, obligés de marcher 30 secondes. Nous reprenons nos esprits, je le motive, je lui apporte des pensées positives en lui parlant de sa femme et ses enfants et c’est reparti.

12h22

Nous rentrons sur la piste d’athlétisme sous la ferveur des supporteurs et coureurs déjà arrivés, nous entamons la dernière ligne droite, nous croissons Célia et les enfants, la délivrance est proche. Nous passons la ligne d’arrivée après 1h51 de course, un cri de soulagement pour se dire que tout est possible quand nous le décidons. Une belle course avec un finish au mental qui sera source d’inspiration pour ses prochaines courses. Pour ma part, une grande satisfaction d’avoir fait le pacer sur une belle course très bien organisée en donnant de mon temps, des conseils pour franchir un très beau cap qui permettront de relever de nouveaux défis pour Didier.

Bouger, marcher, courir le plus important est d’avoir une activité physique et de partager l’aventure avec ceux que l’on apprécie.

Donner, c’est grandir …